shelyanne Co-fondatrice
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| Sujet: Je veux un enfant… pas lui Ven 28 Sep - 20:12 | |
| Je veux un enfant… pas lui
“Un enfant, ça se fait à 2 !” Une idée que ne partage pas forcément le futur papa. Le point sur un désir d’enfant qui ne trouve pas toujours l’écho souhaité.
On vit aujourd’hui dans un monde où tout est programmé, y compris la grossesse. Depuis que la contraception existe, la maternité est un acte volontaire ; du moins dans la majorité des cas. Et pourtant tout ne coule pas de source !
La maternité : un passage programmé “Je me sens prête, et lui me dit qu’il faut attendre” se plaint Stéphanie, en couple depuis 3 ans. Quand les conditions idéales semblent réunies (sécurité matérielle et affective), l’enfant s’inscrit dans une logique de construction de la famille, évidente pour la future mère, beaucoup moins pour son Jules. Avant d’aborder les raisons qui motivent ces freins, il est nécessaire de remettre en cause une vision idéale et tout à fait erronée, à savoir : un désir d’enfant symétrique. On est rarement prêt en même temps. "C’est une illusion crée par la pilule. Si ne pas avoir d’enfants se maîtrise, décider d’en avoir un ensemble, se maîtrise beaucoup moins" soulève le Dr Irène Borten-krivine, gynécologue, histoire de remettre certaines pendules à l’heure…
Devenir père : pas forcément une évidence "C’est peut-être égoïste et peu mature, mais un enfant équivaut à moins de liberté et moins de soirées entre potes…" Julien, comme beaucoup d’autres, prétexte "ne pas se sentir prêt". "J’ai une relation très charnelle avec ma femme. Y renoncer pour un enfant me paraît insurmontable" avoue Stéphane. Derrière les “bonnes raisons” évoquées par les hommes, se cache une difficulté tout à fait légitime : celle du passage à la paternité. "La femme porte un désir d’enfant dans son ventre, pas l’homme" avance le Dr Irène Borten-krivine, qui pointe le coeur du problème. Que ce soit par goût prononcé pour sa liberté, ou par peur de céder la place à un tiers… Le problème reste le même. Devenir papa ne va pas de soi. D’autant plus qu’aujourd’hui ça n’a plus grand chose à voir avec ce qu’ont vécu… nos pères précisément, ou encore nos grands parents. Comme le souligne le psychanalyste Jean Pierre Winter dans son livre Qu’est ce qu’un père ? (Ed.Albin Michel) : « Dans la façon dont chaque homme prend sa place de père s’articulent deux types de données : d’une part celle de son histoire personnelle, et d’autre part, les données propres à sa génération. » Confronté à cette nouvelle aventure psychique à laquelle il n’est pas forcément préparé, dont parle Irène Thierry dans Le démariage (Ed. Odile Jacob) notre Jules marque un temps d’arrêt… Qui ne veut pas forcément dire « non » !
Contourner l’obstacle ! Admettre et comprendre que son Jules n’adhère pas à 300 % à ce fol enthousiasme à porter « son » enfant, et à fonder une grande famille, est déjà un premier pas. Reste cependant à faire le chemin nécessaire pour le rallier à ce projet. Les hommes ont besoin de temps pour se faire à l’idée d’aborder la grande aventure de la paternité. Ceux qui sont prêts mais qui ne le savent pas d’emblée sont généralement bouleversés à la naissance et très attentifs par la suite. Pour les impliquer sans forcer le passage, c’est plus simple qu’il n’y paraît. “Il s’agit de “lever le verrou de la contraception ” suggère Irène. Elle conseille aux femmes d’assumer pleinement leur désir d’enfant et d’arrêter la contraception orale. Une façon détournée, selon elle, de lui passer la main. A lui de décider quand il le sentira de prendre le risque d’un rapport non protégé. La clé réside dans l’idée de faire bouger ce socle préalablement établi. “Donnez lui envie d’avoir envie”, pourrait bien être une autre piste à suivre. C’est une question d’ambiance à créer, tout en prenant en compte ses peurs qui sont compréhensibles.
Quand le non est un vrai “non” Louise a décidé de le faire sans son accord, et la relation avec son Jules s’est dégradée dès les premiers mois de sa maternité. « Je pensais que la naissance du bébé changerait son attitude, je me suis trompée ».
Certains “non” doivent ainsi être pris très au sérieux.
“J’ai déjà deux filles de 5 et 8 ans, d’un premier mariage. J’avoue que l’idée de m’y “recoller” entre les nuits blanches et les couches, ne m’a pas fait bondir de joie,” confie Hugues. Dans le cas des familles recomposées, la difficulté de se penser en tant que père ne se pose plus. Le “non” prend alors une toute autre signification. La décision de ne pas en tenir compte ne va pas sans risque, elle vous appartient totalement. Face à un choix parfois crucial, surtout quand l’horloge biologique s’en mêle, il n’y a pas vraiment de règle, comme le dit le Dr Irène, " mis à part celle de suivre son instinct…" | |
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